À l’occasion de sa dernière étude sur le comportement des internautes français, Médiamétrie souligne la forte croissance du temps passé sur les mobiles, passé de 35 minutes par jour en moyenne en octobre 2017, à plus de 44 minutes par jour en mars dernier.

Une augmentation de 26% en 6 mois qui s’explique par la hausse du nombre d’internautes connectés depuis leur mobile chaque jour (+8%) mais surtout par une intensification des usages tels que les Vidéos/Cinéma (+27%), les Messageries instantanées (+43 %) et surtout la Musique (+97%).

L’utilisation du web, pour sa part, a tendance à diminuer et à se segmenter au profit des applications, en effet les utilisateurs mobiles vont visiter une quarantaine de sites web contre une utilisation d’environ 5 applications en moyenne par mois.Sachant qu’en moyenne, ces 5 applications monopolisent 80 % du temps passé sur mobile, et comme ci cela ne suffisait pas, sur les 10 applications les plus utilisées, 8 appartiennent à Facebook et Google.

(source comScore et Médiamétrie).
Autant dire que vos propres applications mobiles ne feront pas partie des heureux élus.

(source comScore et Médiamétrie).
Autant dire que vos propres applications mobiles ne feront pas partie des heureux élus.

Mais il vous reste un petit espoir d’apparaître sur le mobile de vos clients via le canal web, et la solution pour 99 % des marques consiste donc à être présentes et visibles sur les 20 % du temps mobile que les utilisateurs laissent à la consultation web. Vous pouvez toujours faire le choix de développer, maintenir et mettre à jour une application native iOS, une application native Android en prenant en compte le maximum de versions d’OS et de terminaux car les applications natives peuvent être justifiées, mais dans des cas bien précis :

– pour les jeux mobiles

– pour les marques et organisations avec lesquelles les clients ont au moins un contact effectif par semaine, les banques et les distributeurs généralistes bien installés (ex : Amazon, Vente-privée, Carrefour, PriceMinister…).

– pour des applications de transporteurs pour fidéliser le coeur de cible (ex : SNCF ou compagnies aériennes).

Pour les autres marques ou organisations, cela se traduit par une augmentation des coûts d’acquisition et de rétention, donc une baisse du ROI.

L’alternative moins onéreuse et plus pérenne prend le nom de Progressive Web App.

Vous vous demandez sûrement « mais c’est quoi une Progressive Web App ? ».

Les Progressive Web Apps ou PWA tirent le meilleur parti des sites mobiles et des applications natives. Elles reprennent donc les fonctionnalités les plus pertinentes. Ainsi, l’expérience utilisateur est optimale :

 

– Les PWA fonctionnent sur tous supports
Il suffit juste d’un navigateur internet car les PWA utilisent les technologies du web pour fournir une expérience utilisateur quasi équivalente à celle d’applications natives.

Les PWA s’adaptent aux petits écrans
La première utilisation du Responsive Web Design date de 2001, il s’agit de techniques matures et sur ce point, les PWA n’ont rien à envier aux applications natives.

Les PWA se lancent rapidement
À chaque page web visitée, les utilisateurs rechargent l’intégralité du contenu et de l’interface alors qu’une application native est chargée une fois pour toute. Mauvais point pour les PWA ?

Si les utilisateurs citent la lenteur d’un site web comme le problème N°1, les sites sont toujours plus lourds et leur poids à été multiplié par 5 en 8 ans !

Une PWA utilise des techniques classiques du desktop (cache navigateur) et ajoute surtout un cache applicatif. Lors de la première visite, l’utilisateur va charger l’interface qui est mise en cache. Sur la page suivante, il ne restera donc que le contenu à charger. Comme pour une application native.

Les PWA fonctionnent sans connexion
Les mêmes techniques (Service Workers et l’API Cache), qui accélèrent le chargement des pages, permettent le fonctionnement en mode offline. L’enjeu est de gérer les coupures plus ou moins longues (tunnels et autres zones rurales) de manière transparente pour les utilisateurs.

– Les PWA sont SEO-Friendly
chaque page d’une PWA à sa propre URL donc chaque page est indexée sur les moteurs de recherche. Mais votre PWA ne pourra pas être référencée sur Google Play ou l’AppStore.

– Les PWA sont plus sécurisées
L’ensemble des données transitent par des connexions SSL. Cela permet de traiter aussi bien des données personnelles sensibles que des informations de paiement et s’assurer que le contenu n’ait pas été altéré.

– Les PWA peuvent être installées sur les smartphones
À la première visite de votre site une bannière invite les utilisateurs à installer un raccourci de lancement sur le bureau. Les PWA s’exécutent en plein écran, hors du navigateur, et peuvent imposer le fonctionnement en portrait ou en paysage.

– Les PWA peuvent envoyer des notifications push
En utilisant les notifications Push, vous allez pouvoir informer et fidéliser vos utilisateurs, ou par exemple les relancer lorsqu’un panier est abandonné. Les notifications s’affichent même si l’utilisateur n’est plus sur le navigateur. Soyez malin lors de l’envoi de la première notification, celle-ci engendre une demande d’accès quasi définitive à l’utilisateur. Ne passez pas à côté.

Un autre avantage c’est qu’il possible et à moindre coût de profiter de la notoriété des stores de Google et Apple pour y faire apparaître votre marque en y plaçant une application « hybride », cette application est construite à partir de votre PWA ce qui permet de n’avoir plus qu’une seule source de développement disponible pour un déploiement multi-platform. Mais cela ne vous empêchera pas d’être toujours confronté à la publication des applications sur les stores qui a beaucoup évolué ces derniers mois, notamment avec la rigidification des règles mises en place par Apple sur son store. Les éditeurs d’applications peinent souvent à voir leurs applications acceptées et les refus ne sont pas toujours très clairs et chaque essai de publication après correction relance un cycle de vérification. Cette politique semble de plus en plus contraignante pour les applications natives de petits commerces ou les villes & municipalités par exemple.

La révolution PWA est elle là ?

Certains éditeurs ont franchi le pas et ont abandonné leurs applications natives au profit des PWA, c’est le cas de Patagonia. D’autres ce sont lancés dans l’aventure PWA avec des résultats flatteurs comme par exemple de Pinterest qui a repenser son site autour de la technologie PWA et a constaté une augmentation de 44% des revenus publicitaires générés par les utilisateurs et une augmentation de 40% du temps passé sur le site. source :

 https://medium.com/dev-channel/a-pinterest-progressive-web-app-performance-case-study-3bd6ed2e6154

Du point de vue des programmeurs, le plus faible investissement en temps et en argent lors du développement d’une application pour tous types de plateformes, faisant aussi office de site internet, est un grand avantage de ce format. La nature d’une PWA joue dans cette mesure en faveur des fournisseurs d’applications, mais aussi des utilisateurs.

Tout amène à penser que les PWA sont l’avenir des applications Web car elles répondent aux problématiques actuelles : nomadisme, interconnexion avec des systèmes tiers, facilité de mise en place et d’accès.

Alors oui la révolution est là, ne la ratez pas.